Toute l’équipe de Léa-Linux vous souhaite une excellente nouvelle année 2020. Nous vous souhaitons bonheur, santé, informatique libre! À bientôt sur Léa!
Richard Stallman, dit RMS, est un informaticien américain qui lance en 1983 le projet GNU et la licence publique générale GNU (GPL). Il a été le programmeur de logiciels majeurs tels que l’éditeur de texte Emacs, le compilateur GCC, le débogueur gdb et le moteur de production make. C’est l’initiateur du mouvement du logiciel libre, mouvement informatique qui va déboucher sur le copyleft en général (art libre, matériel libre, Wikipédia etc.) : sans lui, il est probable que ni vos logiciels, ni Léa-Linux n’existeraient. Richard Stallman est aussi un conférencier particulièrement assidu au sujet du logiciel libre, de la lutte contre les verrous numériques et de la défense de la vie privée.
Il vient d’annoncer qu’à la suite d’une polémique où ses propos ont été déformés – voir à ce sujet l’article dans Le Monde -, il démissione à la fois de son emploi à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) et de ses mandats à la Fondation pour le logiciel libre (Free Software Foundation, FSF), où il était président et membre du conseil d’administration.
Personnage intelligent mais libre donc incontrôlable, Richard Stallman est connu pour son franc-parler, son intransigeance, ses caprices et ses prises de positions parfois controversées – en particulier pour ce qui n’a pas trait à l’informatique. Il est fort probable que ses propos polémiques aient servi de prétexte pour écarter quelqu’un qui de toutes façons gênait les institutions qu’il représentait. D’autre part, même si cette démission est inquiétante du point de vue de la liberté d’expression et des conséquences d’un emballement médiatique, Richard Stallman a peut-être manqué à son devoir de réserve au sujet d’un cas qui relève de la justice.
Quel avenir pour la Fondation pour le logiciel libre? Elle aura du mal à retrouver un chef aussi charismatique, mais elle aura peut-être la chance de trouver quelqu’un dôté de plus de pédagogie et d’empathie. Richard Stallman a de toutes façons 66 ans, ce n’est pas un mauvais moment pour passer le relai. Quant au mouvement du logiciel libre dans son ensemble, il continuera d’avancer sans sourciller, en revanche, on espère qu’il trouvera d’autres voix pour continuer de mettre l’éthique au centre de l’informatique.
Le directeur de Linux Journal a annoncé, le 7 août, la cessation définitive de son activité. Linux Journal a été le premier magazine papier à dédié à GNU/Linux dès 1994, à peine trois ans après la création du noyau. En 2011, le magazine papier a cessé d’exister mais il avait continué a être publié sous forme numérique.
Son concurrent américain, Linux Magazine, avait déjà cessé de publier en 2011, après son rachat par l’allemand Linux-Magazin, qui publie toujours. L’excellent GNU/Linux magazine France et le britannique Linux Format sont également toujours bien vivants.
La France est connue depuis ses dernières années pour son amour des lois sécuritaires au détriment des libertés individuelles. Ainsi, la loi renseignement qui établit une surveillance de masse sur Internet, la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme qui signe un état d’urgence permanent ou encore la loi anticasseur qui permet aux préfets de prononcer des interdictions de manifester.
Comme le rapporte le journal Le Monde, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et le nouveau secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, ont rencontré en toute discrétion en marge du salon de l’intelligence artificielle ce weekend le numéro 3 de Facebook pour la création commune d’un nouveau fichier national inspiré de celui de la DGSE. L’idée est de profiter des ressources et des compétences techniques de Facebook pour privatiser une tâche qui incombre normalement aux services de police. Facebook aura ainsi la charge de bâtir une base de données sur les citoyens français et les étrangers ayant une carte de séjour pour le gouvernement. Le gouvernement met en avant la «symbiose entre un gouvernement dynamique et la cyber technologie » et les économies pour l’État français. Le projet, prévu initialement pour quatre ans, pourra être renouvelé si l’expérience est jugée satisfaisante. Même si le gouvernement assure «son attachement au respect de la vie privée des citoyens, du secret des correspondances et de la protection des données personnelles», les associations de défense des droits et libertés des citoyens dénoncent à juste titre une nouvelle atteinte aux libertés fondamentales.
On se souvient qu’en mai dernier, Emmanuel Macron avait rencontré Mark Zuckerberg pour lui parler de «la propagande terroriste et le harcèlement sur le net». Si ces sujets semblent être importants pour le gouvernement, il semble que ce soit la difficulté face au mouvement de protestation des Gilets jaunes qui aient donné envie d’accélérer sur le sujet du fichage généralisé. Pour le géant américain, qui possède également Instagram et WhatsApp, c’est l’opportunité rêvée de mieux connaître ses utilisateurs parfaitement légalement, ce qui lui permettra de mieux adapter son contenu publicitaire.
Note (2 avril): Il s’agissait évidemment d’un poisson d’avril.
Comme vous l’avez remarqué, Léa s’occupe durant les longues soirées d’hiver en rangeant sa chambre! Les articles sont triés et réorganisés, plus de clarté, quelques mises à jour. Ce travail se poursuit semaine après semaine!
Léa-Linux vous souhaite une très bonne nouvelle année 2019! Nous vous souhaitons pour cette nouvelle année tout ce qui vous a manqué lors de la précédente… et du logiciel libre!
La rubrique phare de Léa-Linux, Découvrir Linux, a été mise à jour. Cette rubrique, créée par Jice et Anne en 2002, souvent imitée, reste un des documents de base pour aider les débutants dans leur conquête de Linux. Une fois de plus, elle a été mise au goût du jour et complétée pour coller à la réalité du monde du libre en 2018.
Léa maintient régulièrement sa base documentataire à jour en ajoutant de nouveaux tutoriels ou en mettant à jour des anciens. Vous pouvez participer à leur écriture en vous inscrivant sur le wiki.
Pour lire la rubrique, c’est ici : Découvrir Linux.
On dirait un poisson d’avril, mais nous sommes en octobre. C’est en effet une suprise de taille, mais une nouvelle bien réelle : IBM achète Red Hat pour 34 milliards de dollars (environ 30 milliards d’euros).
Difficile d’imaginer les conséquences à long terme d’un tel rachat, mais c’est évidemment un jour historique. Red Hat existe depuis 25 ans, c’est la plus grande entreprise de logiciel libre au monde et elle a su être rentable depuis de nombreuses années, là ou par exemple Mandrake avait eu beaucoup de difficulté et Canonical peine encore. Red Hat (et ses employés) est un contributeur majeur du noyau, de systemd, de GNOME, de JBoss entre autres et bien sûr de Fedora ou CentOS. Ce Red Hat là n’est plus indépendant, même si IBM a déclaré que Red Hat resterair une entité séparée (au sein de l’équipe Hybrid Cloud d’IBM) et qu’IBM maintiendrait les innovations de Red Hat dans le logiciel libre.
Red Hat a été fondé en 1993, a 12 000 employés et un chiffre d’affaire de 3 milliards de dollars (en 2017). IBM a été fondé en 1911, a 380 000 employés et un chiffre d’affaire de 79 milliards de dollars. En gros, IBM est environ 25 à 30 fois plus gros que Red Hat! Le choc culturel risque d’être rude, IBM étant un mastodonte bureaucratique et Red Hat une entreprise innovante bien qu’elle soit déjà une grosse société.
Rappelons quand même qu’IBM est une des premières grosses entreprises à avoir cru et investi dans GNU/Linux, dès la fin des années 1990, bien avant que cela devienne à la mode. IBM était en 2017 le 4e plus grand contributeur parmi les entreprises participant au noyau avec 4%, derrière Intel (13%), Red Hat (7%) et Linaro (5%) et devant Samsung, SUSE et Google (3%). IBM n’est donc pas complétement étranger au monde du libre. Cette acquisition est une des plus importantes acquisitions jamais réalisées par IBM, donc on peut espérer qu’IBM aura l’intelligence de choyer le savoir-faire du chapeau rouge.
La version 6.1 de la distribution française Mageia vient d’être publiée. La distribution, issue de Mandriva/Mandrake Linux, publie un version environ tous les ans, mais les gens qui font des mises à jour permanentes (rolling release) seront automatiquement sous la nouvelle version.
Mageia est une distribution proche de Fedora qui s’adresse à un public plutôt débutant, grâce à des outils graphiques. Il existe quatre versions de la distributions en médias Live : Live Plasma, Live GNOME, Live Xfce 64 bits et Live Xfce 32 bits. Une installation par réseau est également disponible.
En 2019, SUSE sera une entité du fond EQT Partners. Il n’est pas certain que cela changera quelque chose pour la distribution openSUSE, cependant on peut imaginer que cela aura quelques conséquences – pas nécessairement négatives. En fait, qui était l’actuel propriétaire de SUSE ? Un historique s’impose.
L’entreprise Gesellschaft für Software und System Entwicklung mbH (abrégé en SUSE, société de logiciel et de dévelopement système) a été fondé en 1992 à Nuremberg en Allemagne par trois étudiants et un ingénieur système, Roland Dyroff, Thomas Fehr, Burchard Steinbild et Hubert Mantel. C’est une société de services proposant notamment des paquets pour les distributions SLS et Slackware. Ils décident ensuite de construire une distribution basée sur Slackware, renommée S.u.S.E Linux en 1996. La distribution est fameuse pour son installeur et outil de configuration YaST, vanté pour son ergonomie, mais aussi moqué car il est un des rares logiciel non libre dans le monde Linux. Le projet openSUSE est créé en 2005 pour le grand public, la distribution SUSE se destinant désormais uniquement au monde professionnel (à la manière de RHEL).
En 2003, SuSE Linux AG est acheté par les Américains de Novell. En 2011, Novell est acuqis à son tour par une structure appartenant à un fond d’investissement américain, The
Attachmate Group ; SUSE y reste une entreprise séparée au sein du groupe. En 2014, The Attachmate Group est absorbé par la companie anglaise Micro Focus. Cette dernière a
annoncé cet été qu’elle a décidé de céder SUSE au fond d’investissement suédois EQT Partners, filiale d’Investor AB. Investor AB est l’entreprise de la famille la plus riche de Suède, la famille Wallenberg, qui possède des participations dans Electrolux, Ericsson, Saab ou la banque SEB.