Comme tous les ans (depuis 2003 !), Léa-Linux sera présent à Solutions Linux, les 11 et 12 mai 2011 à La Défense (Paris).
Cette année, Léa ne sera présente que les deux derniers jours du salon sur trois (mercredi et jeudi) et tiendra stand commun avec Framasoft, célèbre et excellent portail sur les logiciels libres. Notre stand sera situé dans le Hall Marie Curie, stand C34, au sein du village associatif, à côté du stand Openstreetmap.fr et en face du stand April.
Que vous veniez pour aider à tenir le stand ou pour discuter un coup, vous êtes les bienvenus sur le stand ! Des tshirts avec la petite Léa seront disponibles.
évidemment, ceci était un poisson d’avril !
A peine quelques mois après l’accord Nokia-Microsoft, une autre nouvelle va modifier le monde des smartphones, tablettes et terminaux mobiles : Android va abandonner le noyau Linux.
Jusqu’ici, Android était basé sur le noyau Linux (un fork, en quelque sorte), tout en possédant une interface spécifique, développée en java. Cela pour deux raisons : d’une part parce qu’Android n’avait pas besoin de toutes les fonctionnalités du noyau et d’autre part parce qu’il y avait des désaccords sur de nouvelles fonctionnalités à intégrer au noyau que Google jugeait indispensables pour les applications mobiles, mais pas le reste de la communauté. Néanmoins, il subsistait jusqu’ici une certaine collaboration entre les développeurs du noyau et les équipes de Google : ainsi, deux employés de Google avaient pour mission de travailler avec les développeurs de Linux.
Cependant, les choses s’étaient durcies en décembre 2010, quand certains développeurs d’Android avaient précisé que les équipes d’Android étaient fatiguées du processus de collaboration au noyau, étant donné tout le travail à accomplir et la petite taille de leur équipe. Ce n’est donc pas complétement une surprise si Google a annoncé ce matin, conjointement sur Facebook et Twitter, que la prochaine version d’Android aurait un noyau de la famille L4 (L4Ka::Pistachio) et ne serait donc plus basé sur Linux.
Même si Google a assuré que ces changements n’impacteraient pas l’interface et seraient transparents pour les utilisateurs, il n’empêche que cela devrait changer considérablement l’architecture. L4Ka::Pistachio est un micro-noyau alors que Linux est un noyau monolithique modulaire. Concrètement, au lieu d’avoir un gros noyau qui grandit au fil du temps et des ajouts de fonctionnalités, nécessitant une équipe toujours plus conséquente pour le maintenir, le micro-noyau se charge du strict mininum et au-dessus sont lancés une horde de petits serveurs pouvant être modifiés et remplacés sans impacter le coeur du système.
On apprend que L4Ka::Pistachio a été choisi pour Android parce qu’il s’adapte parfaitement bien aux systèmes embarqués modernes (due to its nature, L4 perfectly matches the requirements of modern embedded systems) et qu’il est très portable : il fonctionne sur Intel, AMD 32 et 64 bits et PowerPC et vient d’être porté sur l’architecture ARM pour l’occasion. Un autre avantage cité est que cela devrait faciliter le développement du système, une petite équipe se concentrant sur le strict minimum (le micro-noyau) et le reste pouvant être assuré par des développeurs extérieurs. On voit donc que malgré certaines craintes de la communauté, Android souhaite donc continuer à avoir un développement ouvert.
Rendez-vous donc mi-2011 pour découvrir la nouvelle version d’Android. On notera que bien évidemment, Android reste libre puisque L4Ka::Pistachio, développé à l’Université de Karlsruhe, est sous licence BSD.
Le 11 février 2011 restera peut-être dans l’histoire comme une date mythique pour Nokia : Nokia et Microsoft ont annoncé un partenariat stratégique entre les deux firmes, qui fait que Nokia adopte Windows Phone comme plate-forme principale pour ses téléphones et abandonne grosso-modo le développement logiciel pour se recentrer uniquement sur le matériel.
Pour Microsoft, l’intérêt de cette alliance est évident. Windows Phone peine à dépasser 3% du marché des smartphones quand Android, iOS et BlackBerry dépassent chacun les 15%. Nokia lui, reste avec 40 % du marché le plus grand constructeur de téléphones portables au monde. Même si Nokia a pris beaucoup de retard sur le marché des smartphones, Windows Phone peut espérer progresser grâce à la plateforme matérielle réputée de Nokia. En outre, Windows Phone continuera d’être disponible chez LG, HTC et Samsung.
Pour Nokia, en dépit de ses problèmes financiers, l’intérêt d’une telle alliance ne saute pas aux yeux, alors que Nokia avait massivement investi dans le système libre MeeGo développé avec Intel. En cas d’abandon de ses systèmes Symbian et Maemo/MeeGo, on se serait plutôt attendu à ce que Nokia se dirige vers Android, plus populaire et plus stable que Windows Phone. Bref, une décision assez incompréhensible, d’autant plus que suite à cette annonce, le titre Nokia a perdu 20% en bourse et que de nombreuses suppressions d’emplois de R&D en Finlande ont été annoncées.
Incompréhensible ? Sauf si on sait que le nouveau PDG de Nokia, Stephen Elop, était jusque septembre 2010 un cadre dirigeant de Microsoft et qu’il est encore actuellement le 8e actionnaire de Microsoft. On notera également que suite à cette annonce, Chris Weber, un autre cadre dirigeant de Microsoft, a été nommé à la tête de Nokia US. Bref, cet accord peut autant être une stratégie de rupture chez Nokia qu’une prise de contrôle du géant finlandais par l’ogre américain.
C’est probablement une très mauvaise pour les projets libres de Nokia, à savoir Qt, Maemo et MeeGo (d’autant plus que dans Windows Phone les logiciels libres sont interdits) et pour l’avenir de ses smartphones tels que le N900. Ca l’est d’autant plus pour la companie elle-même, une des dernières entreprises européennes qui maîtrisait son développement logiciel.
Quelques liens pour appronfondir le sujet :
L’Écho des Gnous est une émission de radio diffusée un dimanche sur deux depuis octobre 2010 sur la radio libre et associative Radio Campus, et animée et réalisée par l’association Chtinux. Elle se donne pour but de présenter l’actualité informatique sous l’angle des logiciels libres, de vulgariser ces derniers et de sensibiliser le grand public aux libertés numériques.
La première partie est une revue de l’actualité des deux semaines écoulées, suivie d’une rubrique de démystification autour de l’informatique, la Degeekalisation. Enfin, un sujet principal est développé dans la deuxième partie de l’émission. Il peut s’agir d’un thème tel que les distributions Linux ou les brevets logiciels, ou une interview. Une interview de Richard Stallman sera d’ailleurs diffusée lors de l’émission du 6 mars, à l’occasion de sa venue à Lille le 23 février pour une conférence à l’Institut d’Études Politiques.
L’émission peut être écoutée en FM sur 106,6 Mhz dans la région lilloise, ou sur campuslille.com. Le podcast est disponible à cette adresse : http://www.chtinux.org/activites/podcast
Pour toute demande ou suggestion, vous pouvez contacter l’équipe de l’émission à info AROBASE chtinux POINT org.
(Merci à Alexandre pour avoir rédigé cette présentation)
Ce mois-ci, une Canadienne de la Nouvelle-Écosse âgée de 10 ans a découvert une supernova inconnue. En examinant une photo récente du ciel, elle s’est rendue compte qu’un objet lumineux n’apparaissait pas sur des photos plus anciennes, ni sur les cartes du ciel.
Le terme supernova désigne ce qui se produit après l’explosion d’une étoile dans l’espace et qui donne lieu à une luminosité extraordinaire. La petite fille a donc vu la disparition d’une étoile très lointaine dans la constellation de la Girafe (le nom provient de sa forme).
C’est une bonne occasion pour rappeler qu’il existe de bons logiciels libres sous GNU/Linux pour les astronomes en herbe. On citera notamment Stellarium et Celestia ; vous en retrouverez d’autres dans la rubrique Astronomie de la Logithèque de Léa. Alors, serez-vous le prochain découvreur d’objets célestes ?
L’équipe de Léa-Linux est heureuse de souhaiter une bonne année 2011 à l’ensemble de ses lecteurs et contributeurs francophones.
Nous espérons que les utilisateurs de logiciels libres continueront à être toujours plus nombreux et que la communauté continuera à se développer dans cette joyeuse ambiance d’entraide et de diversité qui la caractérise.
Nous souhaitons aussi de nombreuses nouvelles innovations intéressantes dans la sphère GNU/Linux, qui seront autant d’occasions de rédaction de nouveaux articles dans la section « Documentation » de Léa.
Bonne année !
Vous aviez pris une année sabbatique ? Vous étiez partis élever des chèvres en Ardèche ? Alzheimer vous guette ? On a pensé à vous ! Léa-Linux a concocté une petite rétrospective de l’actualité du monde du logiciel libre et d’internet sur l’année 2010, avec des tas de bons liens.
Tout d’abord, cette année aura été rythmée par le feuilleton Mandriva. Se sont enchaînés pêle-mêle divers appels de la communauté vis-à-vis de la direction, plusieurs annonces sur la faillite imminente, la recherche puis l’arrivée de nouveaux investisseurs chyrprioto-russes, une nouvelle version Spring, le fork Mageia soutenu par de nombreux anciens salariés et contributeurs, une fausse nouvelle version 2010.2 contenant toutes les mises à jour et corrections de bugs depuis la version précédente.
Oracle Corporation a également mis de l’ambiance toute l’année, en semant la zizanie dans les projets libres récupérés suite à son rachat en 2009 de Sun Microsystems. OpenSolaris, OpenOffice.org, Java, MySQL, tout le monde en a fait les frais et en a pris pour son grade.
Tandis que la distribution Ubuntu ne dément pas de sa popularité, la plupart des distributions majeures ont sorti une ou plusieurs versions cette année. Certains logiciels populaires ont également publiés de nouvelles versions stables attendues depuis de nombreux mois, tels Vim. On notera la montée en puissance d’Android, qui défie avec succès l’iPhone d’Apple. Maemo/MeeGo se tapit derrière en embuscade.
Enfin, on se souviendra des polémiques et de la cyberguerre autour de WikiLeaks, du million d’articles de Wikipédia francophone, des rumeurs (visiblement infondées) sur des portes dérobées dans OpenBSD tout comme les lois et projets de loi liberticides que sont HADOPI, ACTA ou LOPPSI.
C’est tout pour cette année… et c’est déjà pas mal !
On ne pouvait pas ne pas vous en parler. La semaine dernière, en France, les députés ont adopté le blocage des sites internet sans juge et le le filtrage d’internet, sans décision judiciaire. Tout cela dans le cadre de la manifique loi LOPPSI. LOPPSI est un projet de loi fourre-tout sur la sécurité qui traite de sujets divers et variés tels que la sécurité routière, l’informatique, les fichiers policiers, les services secrets, les cambriolages, les squats illégaux, la délinquance des mineurs etc. C’est aussi un des projet du genre les plus durs d’Europe, comme le souligne la presse allemande ou le Syndicat de la magistrature.
C’est donc, après HADOPI, un deuxième coup porté à la liberté d’expression et au respect de la vie privée. C’est aussi la banalisation de la surveillance des citoyens et de la censure. Rassurez-vous, un troisième coup arrivera bientôt avec ACTA, une loi internationale (Union Européenne, États-Unis, Canada, Suisse, Japon notamment) qui promeut le filtrage de l’internet pour lutter contre la contrefaçon.
Bien sûr, toutes ces décicisions sécuritaires et liberticides ont pour prétexte la lutte contre les néonazis ou la pédopornographie. Dormez tranquille braves gens, l’état protège vos enfants ! C’est toujours ça, me direz-vous : même pas. La méthode préconisée est toujours la même : on bloque simplement le nom de domaine ou l’IP du site pédophile pour un pays donné ; non seulement c’est très facilement contournable en utilisant un proxy ou un VPN, de plus on ne s’attaquera jamais aux serveurs où est stocké le contenu illégal, ni aux personnes qui hébergent ou font du commerce avec ce genre de contenu. Ceci peut faire supposer qu’il s’agit d’un prétexte et donc que toutes les dérives sont possibles.
Internet a toujours été un espace de liberté. En vingt ans, cela n’a jamais vraiment posé problème. Pourquoi en arrive-t-on là ? Pour trois raisons :
Qui fait GNU/Linux ? Bien évidemment, la communauté du logiciel libre, des milliers de bénévoles répartis tout autour de la planète. Mais aussi, un certain nombre d’entreprises. Les documents ci-dessous nous apportent des précisions intéressantes.
Jonathan Corbet, Greg Kroah-Hartman et Amanda McPherson apportent des précisions sur le développement du noyau Linux entre 2005 et 2010 (en anglais) : Linux kernel development.
On y apprend que depuis 2005, environ 6 000 développeurs et 600 entreprises ont été impliqués dans le développement du noyau. Cependant, certains sont plus actifs que d’autres : les 30 plus gros contributeurs (en particulier David S. Miller, Ingo Molnar, Takashi Iwai, Bartlomiej Zolnierkiewicz) ont effectués un petit quart des modifications. Au niveau des entreprises, les plus gros contributeurs sont (dans l’ordre) Red Hat, IBM, Novell (openSUSE), Intel. On notera cependant que la majorité des contributions ne sont pas associées à une entreprise. Il est aussi important de souligner, depuis le précédent rapport, l’arrivée de nouveaux contributeurs du monde des systèmes embarqués et de la téléphonie mobile, Nokia en tête.
Dave Neary a donné au GUADEC 2010 des chiffres sur le projet GNOME depuis 10 ans (en anglais) : GNOME census (voir la même info en français sur Silicon.fr ).
On y apprend que 70 % des contributions au code proviennent de contributeurs financés par des entreprises. Les deux entreprises les plus impliquées sont Red Hat (16,30 % des contributions) et Novell (10,44 %), les autres étant assez loin derrière. Comme pour le noyau, les premiers participants du projet restent les développeurs indépendants et ceux non identifiés. Il aurait été intéressant de comparer avec l’environnement KDE, mais je ne suis pas parvenu à trouver des statistiques sur le projet ; peut-être parce que chez KDE, au lieu de troller, on code :-p
Greg Kroah-Hartman, apportait en 2008 un éclairage (en anglais aussi) sur les modestes contributions de Canonical (Ubuntu) :
The Linux Ecosystem, what it is and where do you fit in it?.
On y apprend, sans surprise, que pour X.org, GCC, etc. Red Hat est encore une fois un des soutiens majeurs de ces projets, et que Novell et IBM ne sont pas loin derrière.
Deux choses qui interpellent à la lecture de ces chiffres. Tout d’abord, Canonical s’investit très peu en dehors ce qui concerne sa distribution. En dépit des explications de Mark Shuttleworth, Canonical participe pour l’instant assez peu à l’écosystème du logiciel libre… espérons que cela changera ! D’autre part, on constate que Novell est l’un des principaux contributeurs. Or, la stratégie de Novell au sujet du logiciel libre est assez trouble, en particulier son accord avec Microsoft, et on ne risque pas d’y voir plus clair à court terme, puisque Novell vient de se faire racheter par l’américain Attachmate.
Mais finalement, ce qui fait vraiment plaisir, c’est de voir que le noyau Linux est le plus grand projet collaboratif informatique jamais réalisé, et que des gens et des entreprises d’horizons divers y travaillent tous ensemble. Prendre un manchot par la main, pour l’emmener vers demain, pour lui donner la confiance en son pas, lala…
Le ministre-président du gouvernement flamand, Kris Peeters, avait cru bon de lancer début 2010 une étude un peu particulière. En effet, le chrétien-démocrate avait en vue d’adopter une extension internet propre .vla pour la Flandre belge. Eh bien, il est en train de revenir sur sa décision. Après une étude, il apparait que cela n’intéresse pas du tout les Flamands, et que cela renforcerait encore les tensions communautaires, alors que le plat pays traverse une crise politique importante.
Il ne reste plus qu’à ce que le parti rattachiste Rassemblement Wallonie France de Paul-Henry_Gendebien demande d’étendre l’extension .fr à Bruxelles et toute la Wallonie !