Citation
mattotop
Mais lier le combat du libre et celui de la brevetabilité serait une erreur stratègique:
Oui et non àmha, les brevets tels qu'édictés dans la version abandonnée auraient pu tuer le libre grâce à un système proprio=payeur qui aurait pu approprier de grands principes passés (le clic, la barre de défilement,...) et futurs. Mais il paraît effectivement clair que le libre ne vise pas simplement la mort des brevets.
Citation
mattotop
Sur la question des licenses, je te rejoins, Perramus: peut importe de savoir si la GPL est conçue pour remettre en cause la propriété intellectuelle ou pas.
Ce n'était pas vraiment le sens de mon propos. Ce que je voulais dire c'est qu'effectivement on peut considérer que la GPL n'est pas un rejet radical de la propriété intellectuelle, ou pas. Le problème c'est lorsqu'on tente d'examiner cette piste - la piste "pas" - on entre immédiatement dans un champ politique parce qu'on remets en cause les fondements de l'ordre établi (gestion de l'exploitation des droits par le marché) d'autant plus qu'il se pare des vertus d'efficacité et de juste rétribution (en général on le présente comme rationnel de bout en bout et donc optimal dans son équilibre). C'est le point où arrive dans un forum la crispation "pas de politique ça n'a rien à voir : bleu, vert, rouge, rose, brun, tout le monde peut utiliser Linux".
Or voici bien les bizareries que cela engendre, j'ai utilisé le texte d'Eben Morglen à dessein. Il est de mon point de vue très politique (moi-même j'ai été surpris de l'absence d'équivoque) si bien qu'en acceptant la proposition "pas de politique", il n'a logiquement pas sa place dans le forum. Le soucis c'est que cela revient à mettre à l'index les propos d'un père de la GPL sur un forum qui traite du Libre... curieux paradoxe non ?
Est-ce à dire qu'il faut impérieusement trancher la question de savoir si Linux est de gauche ? de droite ? du haut ? du bas de l'arrière ci-devant de la diagonale ? probablement pas mais pour moi cela illustre une tention au sein même de la communauté du Libre (prise au sens très large englobant GPListes et Open Sourceux). Il y a le Libre que j'appelerais du Palais, et celui du Village.
* Pour ceux du Palais, il faut faire gagner le Libre auprès du Palais, du système établi. Il gagnera parce qu'il est a un rapport qualité/prix qui sèche littéralement le modèle propriétaire. Ce dernier ne peut donc se maintenir que parce qu'il fausse les règles en imposant ses produits par force, biaisant ainsi le choix initial laissé à l'utilisateur final. En d'autres termes le Libre ne fait que réclamer son droit, l'application des principes du système qui devraient naturellement lui donner la prééminence sur le mode de production propriétaire.
* Pour ceux du Village (oserais-je "de la Commune" ? ), peu importe ce qui se passe au Palais, que le Palais palaitise, le Libre est étranger à tout cela. Il est l'établissement de fait d'un mode de production (intellectuelle, pour le coup) et d'un rapport à l'autre alternatifs. Tout rapport avec le Palais est un jeu qui consiste à s'aménager un espace de liberté propre au sein du système mais où le système n'a plus court. Le but n'est dès lors pas tant la victoire du Libre au Palais que le maintien et l'accroissement de cet espace de liberté, peut importe que le Libre soit ou non sanctifié au sein du système, peu importe ce qu'on en dit au Palais, peu importe même si le Palais et le système s'effondrent.
Tout cela est évidemment très théorique et je doute que chacun ait son petit brassard Palais|Village. Reste que je sens souvent ce tiraillement et tout comme - je le répète - je ne vois pas de nécessité d'établir que la Juste Voie est celle des uns ou celle des autres, je ne vois pas non plus de raison pour museler l'une ou l'autre de ces tendances. C'est peut-être qu'à mes yeux une absence débat
a priori est pire qu'un débat stéril
a posteriori.