On dirait un poisson d’avril, mais nous sommes en octobre. C’est en effet une suprise de taille, mais une nouvelle bien réelle : IBM achète Red Hat pour 34 milliards de dollars (environ 30 milliards d’euros).
Difficile d’imaginer les conséquences à long terme d’un tel rachat, mais c’est évidemment un jour historique. Red Hat existe depuis 25 ans, c’est la plus grande entreprise de logiciel libre au monde et elle a su être rentable depuis de nombreuses années, là ou par exemple Mandrake avait eu beaucoup de difficulté et Canonical peine encore. Red Hat (et ses employés) est un contributeur majeur du noyau, de systemd, de GNOME, de JBoss entre autres et bien sûr de Fedora ou CentOS. Ce Red Hat là n’est plus indépendant, même si IBM a déclaré que Red Hat resterair une entité séparée (au sein de l’équipe Hybrid Cloud d’IBM) et qu’IBM maintiendrait les innovations de Red Hat dans le logiciel libre.
Red Hat a été fondé en 1993, a 12 000 employés et un chiffre d’affaire de 3 milliards de dollars (en 2017). IBM a été fondé en 1911, a 380 000 employés et un chiffre d’affaire de 79 milliards de dollars. En gros, IBM est environ 25 à 30 fois plus gros que Red Hat! Le choc culturel risque d’être rude, IBM étant un mastodonte bureaucratique et Red Hat une entreprise innovante bien qu’elle soit déjà une grosse société.
Rappelons quand même qu’IBM est une des premières grosses entreprises à avoir cru et investi dans GNU/Linux, dès la fin des années 1990, bien avant que cela devienne à la mode. IBM était en 2017 le 4e plus grand contributeur parmi les entreprises participant au noyau avec 4%, derrière Intel (13%), Red Hat (7%) et Linaro (5%) et devant Samsung, SUSE et Google (3%). IBM n’est donc pas complétement étranger au monde du libre. Cette acquisition est une des plus importantes acquisitions jamais réalisées par IBM, donc on peut espérer qu’IBM aura l’intelligence de choyer le savoir-faire du chapeau rouge.
resterait et pas « resterair ». faute d’orthographe