Julian Assange, est le fondateur et un porte-parole de l’organisation à but non lucratif WikiLeaks, dont le but est de diffuser des données classifiées ou difficile d’accès à propos de l’armée, de l’espionnage ou de la corruption. Pour avoir révélé au monde des crimes de guerre, Julian Assange doit se terrer dans l’ambassade d’Équateur à Londres pendant sept ans, où il est espionné, puis il sera incarcéré pendant cinq ans en détention provisoire dans une prison de haute sécurité et soumis à un isolement strict, devant sans cesse lutter contre une menace d’extradition américaine. Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, compare le traitement d’Assange au Royaume-Uni comme de la la torture psychologique. Ce rapporteur déclare également que « les accusations portées [contre Assange] aux États-Unis sont si manifestement arbitraires et en violation directe de la liberté fondamentale d’opinion et d’expression que leur nature politique ne peut être ignorée ». Tout au long de ces années de traque et d’acharnement judiciaire, une importante communauté de soutien s’est créée pour demander sa libération.
En 2013, l’analyste militaire qui a fourni les documents à WikiLeaks Chelsea Manning, avait été condamnée à 35 ans de prison et reconnue coupable de vingt chefs d’accusation, avant d’être graciée après sept ans de détention.
Aujourd’hui, Julian Assange est libre, même s’il a dû plaider coupable pour cela. C’est une immense satisfaction. Cela doit cependant nous rappeler que la liberté d’expression et la liberté d’informer ne sont jamais acquises et que les lanceurs d’alerte sont souvent pris pour cible, parfois de manière extrêmement disproportionnée comme dans le cas d’Assange. Pourtant, la transparence et la diffusion d’information permettant le contrôle des citoyens devrait être la règle dans toute société démocratique.