Installation et (surtout) configuration post-installation de Slackware 11.0

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Installation et (surtout) configuration post-installation de la distribution Slackware 11.0

par Didier Spaier.

Remarques préliminaires

  • La distribution est disponible sur un des sites miroirs (miroirs, en bref) du site principal, qui répliquent le répertoire ftp://ftp.slackware.com/pub/slackware. Vous trouverez leurs adresses à partir de la page http://slackware.com/getslack/. Sur le site principal, dans le répertoire slackware-11.0-iso/ vous trouverez seulement les sommes de contrôle md5 permettant de vérifier l'intégrité des images ISO téléchargées (rappel : la commande à utiliser pour cette vérification est md5sum, quel que soit le système utilisé).
  • Sauf indication contraire toutes les commandes indiquées sont à taper comme "root" (administrateur) dans une console ou un terminal. Relisez chaque commande tapée avant de la confirmer en pressant la touche Entrée ou vous risquez de gros ennuis !
  • Précision : je n'ai pas fait l'installation "from scratch", n'ayant pas réussi à graver un CD amorçable. J'ai donc installé une version 10.2 "propre" avant de faire la mise à jour en 11.0. Imprimez et lisez d'abord les documents UPGRADE.TXT, CHANGES_AND_HINTS.TXT, BOOTING.TXT et Slackware-HOWTO. Ils sont à la racine du CD 1 et sur les miroirs dans le répertoire slackware-11.0/
  • Pour créer des partitions, les re-dimensionner ou les formatter avec des systèmes de fichier adaptés à Linux (vous en aurez besoin pour l'installation), je conseille d'utiliser un "live CD" Gparted http://gparted.sourceforge.net/livecd.php. Attention, faites une sauvegarde d'abord et ne touchez plus à rien tant qu'une opération est en cours même si cela dure très longtemps. Pendant ce temps, lisez.
  • Puisqu'on en est aux mises en garde, ayez sous la main un CD de sauvetage ("rescue CD"), ou au moins un CD vous permettant d'accéder à une (autre) version de Linux déjà installée en cas d'effacement du démarreur (LILO pour ce qui me concerne). Le CD 1 de Slackware 11 le permet. Tout est indiqué dans le document BOOTING.TXT.

A faire lors de l'installation

  • Une fois le CD 1 démarré, Pat aka Patrick Volkerding, créateur de Slackware, vous propose d'utiliser une des commandes fdisk ou cfdisk pour préparer des partitions avant d'installer la distribution. Je conseille d'anticiper plutôt cette préparation avec Gparted (voir plus haut).
  • Vous aurez en effet besoin de partitions "linux native". Je vous conseille d'en avoir au moins deux (c'est mon cas ;-), l'une pour la partition racine symbolisée par "/", l'autre pour les répertoires des utilisateurs, symbolisée par "/home", avec des systèmes de fichiers journalisés pour récupération plus rapide en cas de crash (ext3 ou reiserfs, à votre choix).
  • La distribution complète occupe 3 Go ; j'ai dimensionné la partition racine à 6,5 Go (portable à tout faire avec pas mal de logiciels en plus). Pour /home voyez grand, surtout si vous avez des photos ou des vidéos à stocker ! Je vous conseille aussi une partition de "swap" (pour le stockage provisoire sur disque des informations qui ne tiennent pas en mémoire vive). A titre d'exemple, pour installer un serveur de bases de données Oracle Express Edition il faut selon la taille de votre mémoire vide ou RAM :
    • pour moins de 256 Mo de RAM trois fois autant d'espace pour la partition de swap
    • pour entre 256 et 512 Mo de RAM, deux fois autant d'espace pour la partition de swap
    • pour 512 Mo de RAM ou plus, 1024 Mo (soit 1 Go) d'espace pour la partition de swap
  • Référence pour le point précédent : http://www.oracle.com/technology/software/products/database/xe/files/install.102/b25144/toc.htm
  • Lisez bien tous les messages qui s'affichent (oui je sais, c'est en Anglais).
  • Choisissez un clavier Français (fr-latin 9).
  • Sauf contre-indication liée à votre matériel, installez le noyau "par défaut" (c'est un 2.4.33.3). Il sera toujours temps d'en installer un autre après.
  • Conseil pratique : à moins d'être vraiment à l'étroit installez tous les "packages" (dorénavant j'écrirai paquets) logiciels que l'on vous propose à l'installation, vous gagnerez beaucoup de temps par la suite.
  • Si vous utilisez KDE, n'oubliez pas le paquet kde-i18n-fr sinon l'interface de KDE ne sera qu'en anglais. Vous pourrez aussi l'installez dans un deuxième temps  : il se trouve sur le CD 3 dans le répertoire slackware/kdei ou sur les miroirs dans le répertoire slackware-11.0/slackware/kdei/

Configuration post-installation

  • Lors de votre première connexion au système ou "login" après installation (en tant que "root"), il vous indique que vous avez du courrier. Vous pouvez le lire avec la commande "mail" (touche ? pour l'aide) ou (plus simple si vous ne connaissez pas "mail") tapez la commande "less /var/spool/mail/root" (touches flèches en bas et en haut pour faire défiler, lettre q pour quitter). Lisez bien le deuxième message, il contient des informations utiles.
  • Créez au moins un compte d'utilisateur non-administrateur (commande adduser).
  • Pour installer un paquet supplémentaire utilisez une des commandes pkgtool ou installpkg (commande "man installpkg" pour lire le manuel ou mode d'emploi).
  • Si comme il est probable vous avez installé le serveur X pour disposer du mode graphique, ajoutez /usr/X11/bin au "PATH" de "root", ainsi que /opt/kde/bin si vous avez installé KDE.
  • Pour pouvoir lancer un programme graphique depuis un terminal en étant "root" , autorisez d'abord toutes les connexions locales au serveur X avec la commande "xhost local:" (tapée en tant que simple utilisateur), sinon vous serez gratifié d'un message indiquant que vous ne pouvez pas vous connecter au serveur X. A mettre dans ~/.bashrc et ~/.bash_profile (rappel : le caractère ~ (tilde) est un raccourci pour /home/<nom_de_l'utilisateur>, soit dans mon cas /home/didier).
  • Dans le répertoire /etc/rc.d, rendre non-exécutables les scripts que vous ne voulez pas lancer au démarrage de la machine (chmod -x nom_du_script).
  • Si vous ne l'avez pas fait au démarrage, configurez votre connexion réseau (commande pkgtool, choix Setup puis netconfig, ou plus directement commande netconfig).
  • Les paramètres de connexion sont mémorisés dans le fichier /etc/rc.d/rc.inet1.conf : si vous n'êtes pas connecté jetez-y un coup d'oeil (commande "less /etc/rc.d/rc.inet1.conf"). Si vous avez plusieurs interfaces réseau (la commande "ifconfig -a" vous le dira), modifiez ce fichier en conséquence (par exemple si vous voulez vous connecter sur eth1 alors que les réglages sont enregistrés pour eth0).
  • Solution plus élégante si vous utilisez udev (noyaux 2.6.x) : éditez le fichier /etc/udev/rules.d/network-devices.rules (les consignes sont dedans : changez éventuellement les noms des interfaces (eth...), et enlevez le # devant les règles de nommage). Cela permet en plus de rendre constants les noms des interfaces, quel que soit l'ordre dans lequel elles sont reconnues au démarrage.
  • La commande pkgtool permet de faire bien d'autres choses, souvenez-vous en.
  • Par défaut le démarrage se fait au niveau d'exécution 3 (pour Slackware, c'est le mode console(s) multi-utilisateurs). Si on veut démarrer en mode graphique sous X (niveau 4), modifier dans le fichier /etc/inittab (l'éditeur de texte pico est très simple et intuitif) la ligne id:3:initdefault: en id:4:initdefault: (sous le commentaire : "# System initialization (runs when system boots).").
  • Avant d'utiliser le démarrage en mode graphique (niveau 4), assurez-vous d'avoir modifié le fichier /etc/X11/xorg.conf pour dire que vous utilisez un clavier français (oui, c'est la deuxième fois : le serveur X a ses propres réglages), sinon vous aurez des problèmes pour taper votre mot de passe dans le gestionnaire de connexions kdm (je suppose que vous avez installé KDE). Voir un peu plus bas comment effectuer cette modification.
  • Si vous voulez rester au niveau 3 mais utiliser quand-même à l'occasion le mode graphique, la commande xwmconfig (accessible aussi par pkgtool) vous permet de choisir votre gestionnaire de fenêtres par défaut. Ensuite vous n'aurez plus qu'à taper startx pour le lancer (comme utilisateur non-administrateur si vous ne voulez pas jouer avec le feu).
  • A propos du serveur X, vérifiez les réglages dans le fichier /etc/X11/xorg.conf (Pat l'a très bien documenté, comme tous les autres fichiers de configuration). Par exemple je l'ai modifié (toujours avec pico) pour indiquer (sections "Core keyboard's InputDevice" pour le clavier, "Core Pointer's InputDevice" pour la souris) :
    • Option "XkbLayout" "fr" (clavier Français)
    • Option "XkbModel" "pc105" (idem)
    • Option "Protocol" "IMPS/2" (souris à roulette Genius sur un port USB)
    • Option "Zaxis Mapping" "4 5" (idem)
  • Vous voulez des fenêtres transparentes dans KDE ou autre ? Outre le réglage à faire dans le centre de configuration de KDE (Bureau => Comportement des fenêtres), ajoutez à la fin du même fichier (/etc/X11/xorg.conf) les 3 lignes suivantes :
    • Section "Extensions"
    • Option "Composite" "Enable"
    • EndSection
  • Dans le Centre de contrôle KDE (si vous l'utilisez), choisissez un clavier français. Modèle de clavier recommandé : PC générique 105 touches (Intl) (pour un portable, vous pouvez choisir ACPI Standard) -- à moins que votre modèle de clavier ne soit précisément indiqué dans la liste déroulante.
  • Si vous avez une carte son, tapez successivement (en tant que "root") les commandes alsamixer pour régler le son puis "alsactl store" pour conserver les réglages. La commande alsaconf peut être nécessaire au préalable.
  • Si vous avez accès au son comme "root" mais pas comme comme simple utilisateur attribuez le groupe du pseudo-fichier représentant votre lecteur de cd à tous les utilisateurs désignés (par exemple "usermod -G cdrom<,autres groupes dont ils font partie> <login de l'utilisateur>"). Vérifier le résultat dans /etc/group. Vous pouvez aussi utiliser la commande kuser pour le faire (toujours comme root) si vous avez installé KDE.
  • Pour en avoir le coeur net, faites un "ls -l <nom du lecteur de CD dans le répertoire /dev>". Par exemple sur ma machine la commande "ls -l /dev/hdc" renvoie :

brw-rw---- 1 root cdrom 22, 0 2006–10–12 00:13 /dev/hdc

  • Je vois que les utilisateurs non membres du groupe cdrom n'y ont pas accès en lecture, donc je leur attribue le groupe cdrom comme indiqué plus haut.
  • Modifier aussi /etc/profile, /root/.bashrc et /root/.bash_profile ∼/.bashrc et ∼/.bash_profile pour indiquer vos alias habituels et modifier certaines variables, notamment PATH, LC_ALL, LC_MESSAGES et LANG (valeur fr_FR pour les trois dernières).
  • Si vous installez un noyau 2.6, n'oubliez pas de modifier le lien symbolique /etc/rc.d/rc.modules pour qu'il pointe sur /etc/rc.modules/rc.modules-2.6.17-13-smp (ce script charge notamment le module parport_pc dont vous pouvez avoir besoin, par exemple pour faire fonctionner une imprimante reliée à un port parallèle).
  • Au fait, vous pouvez avoir /etc/rc.d/rc.udev et /etc/rc.d/rc.hotplug exécutables tous les deux, ils se débrouillent pour faire ce qu'il faut, quelle que soit la série (2.4 ou 2.6) du noyau utilisé.

Logiciels et pilotes recommandés

  • Le serveur d'impression CUPS (inclus si vous choisissez "installer tout"). N'oubliez pas que le fichier /etc/rc.d/rc.cups doit être exécutable (commande "chmod +x /etc/rc.d/rc.cups").
  • Rappel : une fois le serveur CUPS démarré (automatiquement au lancement de Linux ou sinon par la commande "/etc./rc.d/rc.cups start"), pour ajouter une imprimante ou gérer les impressions taper l'adresse localhost:631 dans un navigateur. Pour les tâches d'administration (la plupart), CUPS vous demandera de vous identifier comme "root". Vous aurez préalablement installé le pilote hplip si vous avez un matériel d'impression HP (voir un peu plus bas).
  • Dans le répertoire extra/ du CD2 (ou sur un miroir), les logiciels de gravure de CD/DVD k3b et/ou xcdroast.
  • Dans le même répertoire, slackpkg, très pratique pour installer des logiciels directement depuis un miroir. Une fois installé, tapez "man slackpkg" pour lire le mode d'emploi, appuyez sur la touche q pour en sortir. S'utilise comme "root" uniquement, comme tous les logiciels qui modifient le système.
  • Dans le répertoire extra/aspell/ du CD3 (ou sur un miroir), aspell-fr (liste de mots français pour le correcteur orthographique aspell).
  • Si vous avez une imprimante, un scanner ou une machine multi-fonctions HP, le pilote hplip (dans le répertoire testing/packages du CD3 ou sur un miroir). CUPS doit être installé et le ficher /etc.rc.d/rc.hplip rendu exécutable.
  • Si comme moi vous avez une carte graphique NVIDIA et voulez l'accélération matérielle (jeux, vidéo), installez le pilote "propriétaire" NVIDIA (version LINUX IA32) et lisez bien les instructions. Adresse de téléchargement : http://www.nvidia.com/object/unix.html
  • Au chapitre des cartes graphiques, ATI fournit aussi des pilotes pour Linux que vous trouverez sur leur site : http://www.ati.com
  • Remarque : sinon vous continuerez à utiliser le pilote libre "vesa". Toutes les cartes graphiques récentes répondent à la norme du même nom, il convient pour la bureautique et est installé par défaut.

Autres logiciels recommandés (non inclus dans la distribution), où les trouver

  • La suite bureautique OpenOffice.org. Elle est livré sous forme d'un (volumineux) fichier compressé avec l'extension tar.gz. Ouvrez-le grâce à la commande tar xvzf <nom_du_fichier> pour en extraire des "packages Red Hat" (fichiers avec l'extension .rpm). Transformez les ensuite en "packages Slackware" grâce à la commande rpm2tgz <paquet_rpm>, cela produit des paquets avec l'extension tgz que vous installez avec la commande installpkg ou pkgtool. Pour télécharger la version française : http://fr.openoffice.org/about-downloads.html
  • Le gérant de fichiers à deux volets worker de Ralf Hoffman, qui a la bonté de faire des paquets Slackware disponibles à http://www.boomerangsworld.de/cms/worker/download_bin?lang=en#slack
  • Pour worker, prenez bien les paquets officiels de Ralf Hoffman (AVFS et worker avec le support d'AVFS), pas ceux de linuxpackages.net.
  • L'éditeur de texte nedit disponible à http://www.nedit.org/. Vous verrez dans la documentation qu'il suffit d'extraire les fichiers contenus dans l'archive à télécharger (lien vers les "stable binaries") et de les copier (comme "root") : les exécutables nedit et nc dans /usr/local/bin, les manels nc.man et nedit.man dans /usr/man/man1.
  • le lecteur de fichiers pdf Adobe Reader (autrefois connu comme Adobe Acrobat Reader) disponible à : http://www.adobe.com/fr/products/acrobat/readstep2.html
  • Je vous recommande aussi le pare-feu guarddog, le logiciel de dessin vectoriel inkscape et le logiciel de mise en page scribus.
  • Pour trouver d'autres logiciels (non inclus dans la distribution) sous forme de paquets avec les SlackBuilds tapez dans votre moteur de recherche habituel : <nom du logiciel> slackbuild. cela vous permettre aussi de repérer des sites qui proposent des SlackBuilds et pas seulement des paquets déjà compilés (il est toujours préférable de savoir ce que l'on installe).
  • Je vous recommande notamment le site http://slacky.eu qui comme son nom ne l'indique plus est celui de communauté italienne Slackware et aussi les SlackBuilds présents sur le site d'Eric Hameleers http://www.slackware.com/~alien/slackbuilds/.

Conclusion

Comme dit Pat, Have fun ;^)

En français, amusez-vous bien ;-)




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Copyright

© 2006,2007 Didier Spaier, cf. http://epsm.fr/wiki/Linux/InstallationConfigurationSlackware11

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