Cdb copie CD

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Protection contre la copie

Par Fred

le début de la perte de nos libertés

Introduction

On parle beaucoup de DMCA, d'EUCD et autre TCPA/Palladium (qui vient de changer de nom). Ce sont des technologies qui vont nous priver du droit d'utiliser librement notre ordinateur.

Plus proches de nous, il existe déjà des technologies mises au point par les industriels du disque dont le but est de nous empêcher de prêter à un ami ou de dupliquer (illégalement ? même pas, car le droit à la copie privée le permet) les CDs qu'ils nous vendent (fort cher d'ailleurs, un CD coute environ 20€, sur ces 20€ seule une toute petite part arrive dans les poches de l'artiste, on dit souvent 2€, mais même si c'est 4€, ça reste fort peu). En fait, leur but est de nous vendre des CDs comme ils nous vendent des logiciels propriétaires : avec une license d'utilisation.

Je vous livre un échantillon du type de licenses que nous aurons d'ici à quelques années (si ce n'est mois) :

  • le droit de lire le CD n fois
  • le droit de lire le CD uniquement le 15/10/2007
  • le droit de lire le CD sur un ampli de moins 5 Watts
  • le droit de lire les morceaux du CD sur n platines à la fois
  • le droit de prêter le CD à quelqu'un

Et encore, je dois être loin des inventions marketing qui vont arriver : la réalité est toujours bien plus forte que la fiction.

L'état de l'art

Pour l'heure, tout ceci n'est pas complètement possible (encore que ...). Mais il existe déjà des CD qu'on ne peut lire que sur une platine CD de salon. En fait, leurs ingénieurs sont tellement mauvais que ça ne marchait pas complètement lorsque les premiers CD protégés sont sortis. Mais c'est déjà très pénible, d'acheter un CD que vous ne pourrez pas lire sur votre platine CD parce que celle-ci est dans votre ordinateur. Eh oui, tout le monde n'a pas les moyens d'acheter 5 lecteurs de CD... Si vous achetez un de ces CDs, vous aurez, ou pas (ça dépend), le plaisir d'avoir un CD bon à jeter, ou à PIRATER ! En effet, pour le lire sur votre platine vous serez obligé de le pirater ! C'est trop beau, la protection contre la copie qui oblige l'acheteur 'officiel' à pirater son achat pour pouvoir en profiter ! Pire ! Le fait que le CD soit protégé contre la copie n'est pas forcément mentionné sur l'emballage du CD. À tel point qu'en me promenant à la FNAC, je me suis trouvé en face de panneaux précisant que certains CD sont protégés contre la copie qui peuvent ne pas être lisible par votre ordinateur (voir votre chaîne hifi, si elle est trop sophistiquée) mais que la FNAC ne reprendra pas de tels CD pour cette raison. On croit rêver ! Ils nous vendent des CDs qu'on ne peut pas lire, ils ne nous précisent pas lesquels, mais si c'est le cas, on doit se les garder bien au chaud ! Bienvenue dans le monde réel.

Pour l'heure, il y a six méthodes de protection, mais n'en doutons pas : d'autres sont en préparation. En fait, il y a deux grandes familles de protections.

Les informations qui suivent, sont issues de cette page.

Table des matières erronée

Cette protection est basée sur l'écriture erronée de la table des matières du CD (ie: l'équivalence de la fat ou de la table des inodes). Ce type de protection est utilisé par plus de 500 titres au moment où j'écris ce billet). Normalement, la corruption de la table des matières n'empêche pas les lecteurs de salon et autres balladeurs de lire les CDs puisqu'en général, ils ne l'utilisent pas : seules les platines haut de gamme et les lecteurs de CD-Audio/CD-Rom le faisant. «Mais alors ! Ma platine à 300€ ? Elle ne peut pas les lire ces CDs ?» Eh ben ça dépend. Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Tout cela parce que des éditeurs de disques qui collent le logo "Compact Disc" sur leur CD ne respectent pas le standard "Compact Disc". Il est sûrement possible de les attaquer pour information erronée, mais qui le fera ?

Cette protection est forcément facilement contournable, puisqu'il suffit de ne pas lire la table des matières. Pour nous, elle présente aussi l'intéret de ne pas modifier les pistes audio et donc de conserver une qualité d'enregistrement correcte.

Certaines versions poussent le vice plus loin, puisqu'elles peuvent faire croire que le CD audio est en fait un CDRom ou que le CD ne fait que quelques secondes.

Flux audio erroné

Cette protection est plus méchante. En effet, elle ne se contente pas de corrompre une inutile table des matières. Son principe est le suivant : corrompre les informations de correction d'erreurs contenues sur le CD (prévues par le standard Compact Disc) mais aussi le signal lui-même est légèrement modifié pour le rendre illisible. Le lecteur de CD standard va donc passer dans un mode de fonctionnement plus proche de l'analogique puisqu'il va essayer de corriger le signal manquant (corrompu intentionnellement par l'éditeur du disque) en "devinant" (une quelconque interpolation) ce qui est abîmé. Manque de chance (ou plutôt, fait exprès) : les lecteurs de CD d'ordinateur ne sont pas capables d'extraire l'information "numérique" contenu dans ces CDs. Il nous faut donc, les copier en "analogique" mais, en fait nous ne perdons pas de qualité puisque de toute façon, le CD est déja de mauvaise qualité... du fait de la protection. Cette méthode c'est : "faisons passer pour une inovation technologique le fait de vendre des CDs défectueux" !

Copier n'est pas forcément illégal !

Tout d'abord, il s'agit de copier pas de pirater. La piraterie, c'est, au sens premier : « Crime, actes de déprédation commis en mer contre un navire, son équipage ou sa cargaison. » (Petit Larousse) Les industriels (ce sont bien des industriels) de l'édition (musicale et du livre) ont réussi à corrompre le sens de ce mot. En utilisant piratage en lieu et place de copie illégale, on compare la copieur (donc l'action est parfois illégale) aux pirates qui sillonnaient les mers tuant, torturant et violant. N'est-ce pas un peut fort comme comparaison ? À ce compte la, copier illégalement (quand c'est le cas) est carrément un crime contre l'humanité ! Et on devrait juger ces pirates au tribunal de Nuremberg.

On nous assène via les médias la vérité (?) que les mp3 et autres ogg seraient illégaux... Pourtant, il est légal de copier un CD que vous avez acheté (même un CD que vous avez emprunté, en France, c'est le droit à la copie privée), par exemple pour en avoir un exemplaire qui ne craint rien dans la voiture, ou pour le donner à un enfant (s'il raye le dernier CD que vous venez d'acheter, les vendeurs vont être contents !)

De plus, si vous rippez votre CD pour l'écouter dans votre baladeur MP3, est-ce un crime ? Les majors voudraient nous faire croire que oui, et nous faire payer en plus pour avoir ce droit. Et encore, les MP3 "légaux" que vous créeriez alors ne seraient lisibles que dans votre baladeur, il faudrait repayer pour en faire pour votre autoradio mp3 !

De plus, d'une certaine façon, en France, on paye déja pour les copies 'illégales' : c'est la taxe qui est reversée aux maisons de disques sur les supports comme les CD vierges. Là, c'est génial : on nous fait payer une taxe pour le cas ou on copierait de manière illégale un morceau. On nous considère donc comme des copieurs en acte ( et pas seulement en puissance), alors que jusqu'a preuve du contraire nous n'avons rien fait. Le citoyen modèle (y en a-t-il ?) qui ne copie pas de CD illégalement paye donc sur les supports vierges qu'il achète pour faire ses propres CD ou pour faire des sauvegardes ou toute autre utilisation légale, une taxe pour quelque chose qu'il ne fait pas.

Payez-vous une taxe sur les stationnements génants ? Payez-vous une taxe sur les injures publiques ? Payez vous une taxe sur la cassage de sales gueules ? (Je m'égare...) Non, et cela parce que ces actions sont illégales et sont donc, en tant que telles, punis par des amendes ou des peines plus graves.

Alors pourquoi devrait-on payer une taxe sur les copies illégales, si nous n'en faisons pas ? Soit copier un CD pour soi est illégale et doit être puni par la justice. Soit c'est légal et il est justifié de nous faire payer une taxe pour que les artistes soient rétribués pour leurs oeuvres.

Puisque tout le monde paye cette taxe, c'est que cette pratique doit être considérée comme LÉGALE !

Conclusion

On le voit, les éditeurs de CDs ne manquent pas d'imagination pour nous pourrir la vie. Ils nous vendent des Compact Disc(tm) qui n'en sont plus sauf à considérer un CD abîmé comme étant un CDs respectant le standard ! Ils nous traitent de pirates alors que nous ne faisons que nous servir de notre droit de copie privée. Ils nous font, via l'état, payer une taxe sur les copies que nous ne faisons pas forcément.

Ils sont en train d'essayer de nous faire passer pour un "progrès", un changement radical de notre façon de considérer la musique (et les oeuvres artistiques par extension). Demain, en achetant un CD nous ne payerons plus un artiste pour son travail. Nous achèterons le droit d'utiliser une oeuvre artistique suivant un certain nombre de conditions toutes plus stupides les unes que les autres (limites de temps, de dates, de positions etc.).

Ils vendent déjà des e-book dont les liences interdisent la lecture à voix haute. Merci, pour ceux d'entre nous qui sont aveugles : ils ne pourront pas bénéficier d'un des intérêt de l'informatique, faire lire un livre à un ordinateur ! Merci pour les instituteurs qui ne pourront faire lire tel ou tel livre en classe ! Ils inventeront bientôt d'autres licenses encore plus farfelues...

Quel rapport avec les logiciels libres et Linux ? Ce type de comportement est exactement celui utilisé par un grand de l'informatique dont je tairais le nom par égard pour ses employés et utilisateurs ;-) On nous vend à bon marché un appareil (ou un logiciel) en nous disant qu'avec cet appareil nous pourrons écouter à volonté les CDs qu'ils vont s'efforcer de commercialiser (en nous disant qu'avec ce logiciel nous allons pouvoir avoir accès à toute une masse d'information numérique et réaliser tout un tas d'opérations exceptionnelles comme copier de la musique illégalement sur internet -- revoyez les publicités AOL et Wanadoo). Et puis un jour, tout le monde n'a plus que des lecteurs de CDs (que les Windows). C'est ce moment qu'ils choisissent pour nous imposer tout un tas de licenses farfelues.

Les formats doivent être libres. Les standards doivent être respectés. Sinon, contrairement à ce qu'on veux nous faire croire, c'est notre liberté qui recule...




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Dernière modification : 17/02/2002 Jice © 2002 Frédéric Bonnaud