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Dernière version du 27 mai 2013 à 14:38
Interview de Joël Bernier (Linux Khéops)
Plus d'infos sur Rescue CD.
par Albert
Note : Cet article a été publié initialement le mardi 9 octobre 2001 sur LinuxFrench à l'adresse suivante : http://www.linuxfrench.net/article.php?id_article=639. Aucune modification, autre qu'orthographique, n'a été apportée depuis quant à son contenu.
Mais qui est Joël Bernier en date ?
- 1993 Le déclic : Vente de logiciels commerciaux (sharewares) sur disquettes et CD Roms : découverte de la première version Linux sur CD Yggdrasil impossible à installer.
- 1994 - 1995 : Développement et sortie de la première distribution française à base de Slackware modestement baptisée Khéops 95.
- 1996 - 1997 - 1999 : Les versions de Linux Khéops se succèdent, et Linux Khéops est l'un des sites les plus importants de la communauté Linux.
- 1998 : Premiers travaux sur la distribution Red Hat 5.0.
- 1998 - 1999 : Adapté, édité et distribué successivement les versions 5.1, 5.2 et 6.0 de Red Hat, plus une version plus personnelle appelée Executive Linux 6.0.
- 1998 : « En juillet 98, Arnaud Metzler, Denis Bodor et moi-même avions déliré sur la création d'un magazine entièrement dédié à Linux. Le premier numéro de Linux Magazine France a vu le jour le 1er septembre 98, et nous avons participé à ce magazine jusqu'en janvier 2000. »
L'interview
- Linux Khéops était l'un des premiers distributeur créateur français de Linux, qu'en est-il aujourd'hui ?
Je voudrai faire mon mea-culpa (c'est très à la mode en ce début de siècle). Avec le recul je me rends compte que j'ai commis une erreur, qui a été de croire que de grosses sociétés commerciales pouvait faire de Linux L'OS de demain et nous offrir une réelle alternative. Je me demande si nous n'avons pas fait tout simplement fausse route. Pourquoi avoir voulu transposer un modèle de développement en modèle économique ?
Le terme « free » signifie « liberté de développement » et non « gratuité ». Il ne faut pas oublier que pour être viable un modèle économique à besoin de revenus. Le mode de développement et l'utilisation des LL et de Linux n'est pas à remettre en cause pour autant. À mon avis les logiciels libres sont aujourd'hui bien plus qu'hier d'actualité. De plus en plus d'entreprises bénéficient des performances et de la stabilité des logiciels libres.
Il est loin maintenant le temps ou nous étions les premiers et je préfère tourner la page sur cette époque. Nous nous orientons de plus en plus vers la formation, les stages pratiques et le développement de distributions Linux spécifiques.
Au sujet des stages pratiques, nous avons pu constater que les formations Linux proposées par les principaux acteurs ne sont pas en adéquation avec ce que la plupart des utilisateurs attendent.
1) D'une part nous avons constaté que de nombreux stagiaires qui demandent des formations Linux ont déjà une bonne connaissance théorique des systèmes informatiques en général.
2) Que la raison qui les pousse à suivre ces formations Linux est qu'ils doivent ensuite mettre en place des solutions techniques à base de LL et de Linux.
3) Que certains viennent aussi à ces formations pour trouver des solutions à des problèmes concrets.
A notre connaissance, aucune des formations que l'on peut trouver au catalogue des éditeurs de distributions Linux n'a pris ces demandes en compte. Les formations proposées ne sont composées bien souvent que d'un cours magistral et la part effectivement réservée à la pratique est très réduite.
Forts de notre expérience acquise depuis 1995 dans le monde du LL et de Linux, ainsi que de notre passage chez Red Hat France, nous sommes en mesure de proposer au futur stagiaire de travailler sur l'OS et ses outils, d'apprendre à gérer des situations, de résoudre des problèmes, de mettre en place des services. En aucun cas nous n'avons la prétention de transformer en quelques jours un stagiaire en un ingénieur système, nous laissons cette tâche aux écoles d'ingénieurs.
- Vous avez été responsable de RH France pendant un temps, pourquoi en être parti ?
Comme je le dis plus haut je préfère tourner la page de ce qui fut une erreur.
- Que pensez vous des brevets logiciels (question récurrente :-) ) ?
Si Red Hat avait déposé un brevet sur les méthodes utilisées pour générer des CDs de secours, nous n'aurions jamais pu faire aucun travail dessus (voir question suivante)
- Vous venez de faire un Fork du CD de Rescue de la RedHat, pouvez vous nous en dire plus ?
Depuis longtemps, la plupart des distributions incluent un "mode" de secours, comme une modification du programme d'installation. Mais celui-ci n'ayant pas été conçu pour ça, cette méthode montre très vite ses limites.
Pour pallier à ces limites, Red Hat avait développé un CD de secours, au format carte de crédit, vendu avec la distribution RedHat 7.0.
Ce travail a été reproduit pour la version suivante (noyaux 2.4), mais sans être terminé. Dans l'état actuel de son développement, le travail de RedHat contient toutes les bases mais nous n'avons jamais pu le faire fonctionner.
Un travail de finition a donc été effectué, pour corriger certains problèmes (qui avaient été signalés à RedHat en son temps) et le rendre simplement utilisable. Le tout est distribué sous licence GPL.
Par-dessus ce travail minimum, un certain nombre d'améliorations ont été apportées, comme par exemple le support du copier-coller à la souris entre les consoles virtuelles, impossible pour l'instant sur les versions RedHat.
Sur la base d'une utilisation pratique, de nombreux outils ont été réintégrés dans le système (exemple : diff/cmp), en privilégiant la souplesse plutôt que d'essayer de réduire au maximum la taille du CD.
Enfin, le support francophone de ce mini-système a été amélioré : les explications minimum lors du démarrage apparaissent en français par défaut, et des ressources francophones (exemple : pages de man) ont été ajoutées.
En plus, ça montre qu'on n'a pas perdu la main dans l'art d'affiner les distributions depuis Kheops ou Executive Linux :)
- StoneHenge peut donc récuperer une distribution linux, mais aussi une version de Windows ? ? ?
En fait, ce CD peut être utile pour tout système tournant sur tout PC "compatible IBM" avec processeur Intel. Bien entendu, il faudrait préciser ce que « récupérer Windows » signifie. Ce CD permet de retrouver des partitions perdues, d'éditer/déplacer/etc... des fichiers dans une partition Windows :
- on pense en particulier à la réparation de virus récalcitrants
- et autres manipulations d'assez bas niveau, le tout avec le confort des outils standards de Linux. Il n'inclut pas d'utilitaires permettant par exemple d'éditer la base de registre, ou d'explications sur la suppression de tel ou tel virus ou autre dysfonctionnement de Windows.
- De quoi avez vous besoin aujourd'hui pour rendre cet outil vraiment utilisable par la communauté ?
Cet outil est actuellement utilisable. Notre but est surtout de le fiabiliser pour un grand échantillon de cas et de l'optimiser. Nous avons donc besoin actuellement de test et de retours des utilisateurs : bugs, outils manquants, souhaits...
- D'autres versions de CD Rescue que la Version Red Hat ?
Cela n'offre que très peu d'intérêt. Une fois le noyau et les outils installés (et c'est automatique ici), ils se comportent à peu près de la même manière sur tout système Linux. Et il est tout à fait possible d'ajouter des outils que l'on trouve d'habitude plutôt dans des distributions SuSE, Debian, ...
Le but de ce CD n'est certainement pas d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui affirment que telle distribution Linux est meilleure qu'une autre... Nous avons utilisé un noyau Linux et des outils Linux, point.
Par contre, des versions mises à jour avec des noyaux plus récents, patchés différemment, ou comportant d'autres séries d'outils, sont tout à fait envisageables, si la demande nous en est faite.
Merci Joel !
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