Citation
merlin8282
les gens qui découvrent linux et prennent pour cela une distrib dite "grand public"
Le
grand public àmha et jusqu'à ce qu'on m'ait défini avec precision le critère de "grand-publicime" c'est comme l'utilisateur
de base, c'est tout le monde et personne. Mais ce n'est pas très grave car il est aussi intéressant de voir à quoi on l'oppose : en général à ceux qui lisent de la doc. C'est le point d'opposition central parce que si on admet que les gens lisent de la doc, quelle raison y aurait-il pour qu'ils ne progressent pas et deviennent à terme des utilisateurs non(
de base) ?
Pourtant voilà bien ce qu'on interroge jamais (en tout cas j'ai jamais vu) : la doc. Parce que le postulat c'est que la doc c'est dur, point. Alors si on veut s'en sortir, il faut que les gens n'aient pas à lire de doc, il faut remplacer l'explication par des mesures techniques qui feront qu'il n'y aura
rien à comprendre. Outre qu'il est commercialement bien commode que ce soit la tâche du seul technicien de transmettre (ou plutôt de ne rien transmettre), cela relève d'un mépris plus profond que ce qu'on a jamais vu sur un forum Linux. L'utilisateur
de base n'est pas ici quelqu'un qui refuse de faire des efforts, c'est un handicapé de la compréhension (et oui, car en fustigeant ceux qui ne lisent pas de doc on suppose encore qu'ils en sont capables).
Le
grand public, l'utilisateur
de base, et la solution graphique conçue comme panacée technologique (quand elle n'en est qu'un aspect comme un autre) ne sont donc pas tant les éléments de description d'un certain usage de l'informatique que la définition d'un certain rapport à l'autre.
Est-ce à dire pour autant qu'on est fondé - de crainte de les mépriser - à rejeter ceux qui ne lisent pas, à former une élite Linuxienne des doctes lecteurs de doc ? Sûrement pas, car il reste une piste que gomment complétement les postulats du débat autour du
grand public : la doc n'est peut-être pas optimum, si bien que n'arrivent à s'y accrocher que ceux qui ont un certain bagage ou une certaine conformation d'esprit. Il suffit peut-être donc de trouver la bonne formulation, le bon biais pour que la rencontre avec le lecteur soit productive. Qui donc n'a jamais soudainement compris quelque chose après avoir échoué souvent, juste parce qu'elle se présentait sous une formulation plus éclairante ?
Cette piste est toujours ignorée par les tenants du tout graphique pour les autres, à croire qu'
ils sont arrivés à maîtriser leur système parce qu'
ils, tout seuls, indépendamment de la manière dont était présentées les choses, indépendamment de la qualité des docs qu'ils ont lues, indépendamment des gens qu'ils ont croisés sur les forums ou ailleurs, indépendamment de tout cela qui s'appelle
communauté,
ils ont, par génie ou par témérité,
eux, lu des docs par nature inaccessibles aux autres.
Ils diront que tout cela est une belle fable, mais qu'il faudrait avoir un peu conscience des réalités, et admettre que ces docs merveilleuses n'existent pas. Dont acte, mais
eux, où sont-elle leurs interfaces où il n'y a
rien à comprendre ? pourquoi voit-on fleurir partout de la doc expliquant comment on les utilisent ? pourquoi existe-t-il des forums windowsiens, s'il n'y a r
ien à comprendre, pour parler du temps ? Et s'
ils n'ont pas encore leur super-interface, en quoi leur projet est-il plus réaliste que celui d'une documentation libre qui toucherait tout le monde ? Et quel sens a le mot
libre ici ? que libèrent-ils donc ? des chimpanzés (et c'est encore faire injure aux chimpanzés) ? ou bien
rien peut-être !
ils ne libèrent pas l'utilisateur,
ils le changent juste de geôle: il attendra que les techniciens Mandriva veulent bien faire ce que font les techniciens Windows, mais par transmutation merveilleuse ils sera labélisé libre.
Il faut savoir quel combat mener, et le Libre est un combat qui porte essentiellement sur la transmission des connaissances et de l'information (c'est ça qu'on libère avec une doc libre), chose qui ne peut se faire sans relation entre les gens. Alors je veux bien qu'on dise "faisons du Libre où il n'y ait rien besoin de transmettre", mais je n'en comprends pas bien le sens, sauf que manger les pelures c'est encore manger de la pomme.