Bonjour,
Bon, en vrac:
-- la manière phonétique d'écrire qui inspire le sms est très courante en anglais, comme l'a dit merlin, et bien plus ancienne que le franco-sms (voir par exemple le célèbre groupe de commerciaux irlandais connu sous le nom de "U2" <"you too">);
-- je trouve révoltant d'associer "disorthographie" et "déficience mentale" -- ce qui fait la compétence en orthographe, c'est bien plutôt l'habitude de la lecture, les compétences acquises de lecteur, l'environnement culturel favorable aux apprentissages scolaires, et d'autres choses encore. Je bosse avec des ados sans orthographe, il y a parmi eux des "déficients intellectuels" (enfin, cliniquement jugés tels), d'autres pas plus cons que moi, quelques uns d'une intelligence foudroyante. Les conseillers du maire de Montréal sont des crétins. L'idée de considérer une inadaptation essentiellement sociale comme une déficience mentale, c'est à la portée d'une intelligence de nazi, alors pas de quoi plastronner, monsieur le Maire;
-- je me demande où Alsim a pratiqué l'anglais pour le juger simplifié ou appauvri. Le "vrai anglais" n'est pas plus dans Shakespeare que le vrai italien dans Dante ou le vrai français dans Chrestien de Troyes ou Ronsard. tout ce que je vois de pauvre là-dedans, c'est une conception aride de l'évolution des langues. Faudrait argumenter un peu.
-- il n'y a pas de "pièges" dans la langue française, orale ou écrite, ne soyons pas paranos. Mais la langue a une histoire, la publication de l'écrit a une histoire. Une langue supposée contenir moins de "pièges" orthographiques, comme l'anglais, est justement une langue où les origines sociales se dénoncent très fortement à l'oral et à l'écrit, *beaucoup* plus qu'en français (ça reste surtout vrai des accents et de la prononciation, l'américanisation de la syntaxe et du vocabulaire courants atténuant plutôt le marquage social par la langue).
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chphv
Poste le Saturday 3 September 2005 13:00:25