Cdb Obispo

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Obispo pour le libre partage de la musique sur internet

Par Jiel

L'interview

Pascal Obispo était interviewé lundi 23 juin 2003 sur une radio belge, Radio Contact. Au fur et à mesure de l'entrevue, il a expliqué qu'il s'apercevait que ses chansons circulaient sur internet. Le journaliste a alors insinué que l'industrie du disque souffrait de ces pratiques et a demandé à Pascal Obispo si c'était un de ses combats, de lutter contre ce phénonème. Contre toute attente, l'auteur-compositeur-interprète a clairement expliqué qu'il était favorable au libre partage de la musique sur internet.

Le chanteur a déclaré: « Je pense que si je n'avais pas d'argent pour m'acheter les disques que j'aime, je téléchargerais aussi comme les autres. Donc je ne peux pas en vouloir à ceux qui téléchargent, franchement c'est à la portée de la main de tout le monde, donc pourquoi en vouloir; je n'ai pas envie de combattre contre ça, parce que je trouve que... voilà c'est un peu anti-jeune de combattre contre ça et moi je pense que je suis encore du côté des juniors.. Si j'avais 15-16 ans je me ferais une discothèque entière juste en téléchargeant... mais même si j'en suis victime, je dois dire que... je trouve ca plutôt rigolo (rires).»

Réflexion

Il est vrai que cet artiste gagne bien sa vie - il est actuellement en haut des charts belges - et donc peut se permettre une certaine liberté de parole. Cependant cela fait un peu contre-poids face aux discours sécuritaires que l'on peut entendre à propos du libre téléchargement de musique sur le net. Cela pose aussi un problème fondamental. Une oeuvre artistique n'a t'elle pas vocation d'être à la portée du plus grand nombre, ou est-ce uniquement du business ?

Déjà au début de l'année, le chanteur britannique Robbie Williams avait déclaré que la piraterie "c'est génial et qu'on ne peut rien y faire" et Janis Ian aux Etats-Unis avait écrit un long texte en faveur du téléchargement de la musique en ligne. Citons aussi Courtney Love qui s'est opposé à plusieurs reprises à la RIAA. l'heure où pourtant l'industrie du disque essaie de tenir dans ses griffes les consommateurs, de nombreux musiciens n'hésitent plus à donner leur avis et à rejetter la politique aggressive de leur maison de disques. De nombreux artistes mettent aussi certains de leurs morceaux en libre téléchargement sur leur site. Pendant que les albums sont vendus a des prix avoisinants les 20 euros, qu'il y a de plus en plus de cds verrouillés, les logiciels de Peer-to-peer continuent à fleurir bien que Napster et Audiogalaxy aient été fermés...

Quelles solutions ?

Une bonne solution serait d'acheter la musique sur le net. Mais de nombreux services refusent de vendre de la musique aux consommateurs qui ne possèdent pas MS Windows. Si on possède un autre OS, on est alors obligé de pirater? Prenons par exemple le cas de Pressplay ( http://www.pressplay.com/ ). Si vous essayez d'acheter de la musique à partir de GNU/Linux, vous avez le message suivant: "System Requirements: PC only, Windows XP/ME/2000/98, Microsoft Internet Explorer 5.01 or higher, Windows Media Player 7.1, Connexion of 33.3K or greater"... Faut-il considérer que les linuxiens sont des pirates?

Ce qu'il faut bien remarquer aussi, c'est la tactique employée depuis des années. Sous couverts de défendre les droits d'auteurs, les trusts de la musique ne s'intéressent en réalité qu'aux millions de dollars qu'ils vont amasser. Ce qui n'est pas sans rappeler l'attitude systématique de Microsoft qui justifie ses licences abusives par la protection de la propriété intellectuelle des auteurs de logiciels (en omettant de préciser que la GPL garantit aussi cette liberté, bien sûr). La peur des majors n'est probablement pas la perte de profits liée au piratage. Ces sociétés sont surtout des intermédiaires entre les artistes et les consommateurs. Ils font un profit énorme en prélevant une taxe au passage, mais ils sont dispensables.

Conclusion

Le coup de gueule de certains artistes suffira t-il à endiguer la situation de actuelle, où peu d'artistes ont un pourcentage raisonnable des bénéfices réalisés par leur employeur? N'est il pas possible que la musique soit considérée en tant qu'oeuvre culturelle plutôt que comme millions de dollars? Espérons qu'il y aura d'autres déclarations comme celles de Pascal Obispo ou de Janis Ian avant qu'il ne soit trop tard.

Quelques liens




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Dernière modification : 22/06/2003 Jiel

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